Saturday, May 10, 2008

 

Introduction à Phnom Penh






Tous les guides expliquent le nom de la ville :
"De « phnom » qui veut dire « colline» et « Penh » du nom d’une honorable dame qui aurait trouvé dans un tronc d’arbre flottant sur le Mékong quatre statues du Bouddha en bronze, qu’elle s’empressa de protéger en élevant une butte de pierres et de terre sur laquelle fut construit un stûpa."

Voilà pour la légende...

Phnom Penh a vécu pendant des siècles au croisement du Mékong et du Tonlé Sap qui s’y rejoignent favorisant une société d’échanges.
Aujourd’hui encore de nombreux bateaux partent de Phnom Penh vers des villes de provinces, aux noms évocateurs d’embarcadères (Kompong).
Le Cambodge est avant tout un pays d’eau, d’autant plus vrai qu’il est relativement plat dans son milieu, là où vit la plus grande partie de la population.


La ville s’est développée depuis environ cent cinquante ans, avec la colonisation française.
Les vestiges actuels sont encore bien présents.

La ville bénéficie de larges avenues à trois ou quatre voies, dont certaines sont encore bordées d’arbres qui ont résisté à la période tragique des khmers rouges.
Un système d’égout fait figure de modernité, dans une ville ou la saison des pluies créé de véritables petits lacs entres différents quartiers. L’entretien de ce réseau d’égouts étant très aléatoire, l’écoulement de ce surplus aquatique se fait sur plusieurs heures.
C’est l’occasion de découvrir une autre animation dans les rues. Des cris d’enfants excités par la découverte de nouveaux jeux, des rires devant des situations d’engloutissement des tuyaux d’échappement et la tentative désespérée des propriétaires de véhicule de remettre les gaz. L’écoulement des gouttières fait également éclater la joie des enfants, qui trouvent une douche abondante, tempérée et conviviale…pour les plus hardis.

C’est aussi l’occasion pour les moto-doub d’accroître leur clientèle pour des petits déplacements devenus inconfortables.

J’aime bien Phnom Penh.
C’est une ville attachante, aux mille visages.


D’ailleurs ce n’est pas une ville, c’est une immense usine ou tout se fabrique, à même le sol, dans un fond d’échoppe, sur un bout de trottoir, sur un morceau de terre non bitumée.
Les trottoirs n’appartiennent plus à la ville. Ils sont à ceux qui s’y installent, moyennant une petite rétribution à la police du quartier. Tout se négocie, rien ne se déclare.

Non, c’est plutôt un immense restaurant à ciel ouvert. Les Khmers ne cuisinent pas. Ils préfèrent consommer rapidement. Assis sur un tabouret, sur un bout de table, ils font leur repas d’un morceau de viande bouillie ou sautée, avec du riz. Ou des nouilles qui flottent dans une soupe aux parfums inattendus. Tout ça pour quelques milliers de riels.


Et puis il y a la circulation à Phnom Penh.
Un vrai moment de détente ou d’angoisse pour les non-initiés.
Tout l’art d’apprendre à rester zen est dans la conduite à la khmer. Ne jamais s’arrêter, mais toujours passer, avancer, dépasser. Vraiment un art.
Qu’on rassure les experts en circulation urbaine de nos contrées européennes ! Ici, ça va doucement, un peu lentement. Et jamais de jurons, de coups de klaxons intempestifs. Jamais. Du vrai bonheur.
Quoique quelquefois, on aimerait bien que ça bouge un peu plus vite, surtout si l’on assiste à la manœuvre pour tourner à droite ou faire un petit créneau.
J’adore ces moments de béatitudes. Je ne peux m’empêcher de sourire. C’est sans doute ça l’état de grâce.
Pas de stress. Tout le charme de ce pays.
Mais il ne faut pas en abuser, car on peut s’énerver, tout de même à la fin…

Il faut en profiter pour regarder les cyclos rouler. Les emprunter est très confortable, silencieux, surtout le soir lorsque la circulation automobile leur laisse un peu plus de place. Là encore, pour circuler, pas plus de règleS que les autres. Et c’est lent.
Conscient de la nature de ce travail physique éprouvant, pratiqué par des gens déplacés, une ONG a créé un centre d'accueil The Cyclo Centre à Phnom Penh pour leur apporter de l'aide au quotidien (visiter le site http://www.cyclo.org.uk/index.htm)

Avec l’accroissement de la circulation automobile, leur activité devient difficile.
Un centre a été créé par une ONG
Le gouvernement de Phnom Penh semble se préoccuper de la circulation automobile.
A part les interdictions de stationner, sauvagement entretenues par les petits loueurs de trottoirs… les quelques feux tricolores, il semblerait que des avenues comme l’avenue 108 (qui pourrait devenir la plus belle avenue de Phnom Penh par sa situation) soient régulièrement visitées par la police qui demande à ce que les véhicules-ventouses aillent se faire voir ailleurs.
A part ça, peu de sens giratoire obligatoire, de voies à sens unique, de stationnement alterné, et surtout pas d’éducation routière. A chacun sa règle. On est plus attentif au mode de circulation de véhicules en tous genres, qu'aux panneaux !
Tout cela se mettra en place, forcément. Sinon la ville sera bloquée sous peu.

Et l’architecture.
Un monument à la gloire des Français, ces habiles architectes de l’outre-mer qui ont su allier soleil, chaleur, ombre et lumière.
Avec un charme certain, beaucoup de maisons bourgeoises de la belle époque sont passées aux mains de l’administration ou bien sont occupées par le siège de grandes sociétés.
Enfin et heureusement.

Depuis quelques années seulement, on assiste à la restauration de ces bâtiments.
Il est temps, car un grand nombre de ces belles demeures n’en ont plus pour longtemps, dégradées par le climat, non entretenues et bien souvent squattées.


Tout le charme de Phnom Penh est dans l’aspect unique de cette ville du sud-est asiatique.
Pas de grande hauteur de buildings…. Sauf, l’Assemblée Nationale et le Casino qui jouent à qui sera le plus haut.
Il semble, à regarder les travaux en cours (en Septembre 2004), que l’Assemblée Nationale et le bon peuple laborieux soient plus hauts que les démons du jeu et de l’argent…

La ville se rénove, doucement. De grands arbres centenaires sont abattus, après la cérémonie d’usage, pour en chasser les mauvais démons.
De nouveaux, chétifs et malingres vont repousser à leur place. Mais combien d’années pour avoir une belle ombre ?
Les chaussées en terre se recouvrent de bitumes. Au gré des fonds disponibles. Des tranches de travaux sont lancées et arrêtées.

La ville sera plus agréable pour y circuler, de nouvelles voies seront empruntées. La poussière devrait disparaître également.

L’intérêt touristique de Phnom Penh réside dans le confluent du Tonlé Sap et du Mékong.
L’architecture du siècle dernier et leurs vestiges, le Palais Royal, le Musée National (construits par les Français), de belles pagodes dans le centre, l’incontournable (à sens unique…) Marché Central (en khmer "Psar Thmey", ce qui signifie... « marché nouveau »), la gare, un beau monument des années trente, restaurée, mais peu fréquentée, avec son train quotidien, le Wat Phnom qui se visite avec une aimable contribution si on n’a pas le cheveu brun et plat… et toutes ses belles avenues ainsi que le quai Sisowath, rénové en 2000, qui a belle allure.

L’envahissement des ces endroits par des petits marchands est dommageable pour l’aspect de la ville, les détritus n’étant enlevés bien souvent que le lendemain, dans la matinée.

Faut voir également, le matin dès 5h30, sur le quai, face au Palais-Royal, la grande foule des sportifs du 3ème age, qui vient consolider sa forme physique par des exercices quotidiens rythmés par une sono mise à leur disposition par des petits groupes d’animateurs bénévoles.

Sourires et nonchalance, pauvreté misérable et richesses se côtoient sans complexes.
C’est un autre monde, un autre coup d’œil, une ville qui bouge et qui ne demande qu’à vivre.
AC/PF


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